En France, 86% des femmes affirment avoir été victimes d’agression. Pour apprendre à se défendre et gagner en confiance en soi, elles sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers les sports de combat au cours de ces vingt dernières années. Boxe, karaté, judo ou encore self défense, cette augmentation des licenciées se démarque de celle des autres sports.
À Lannion, dans les Côtes d’Armor, les médailles et les sourires des jeunes sportif.ve.s brillent dans la presse locale. Pourtant, plusieurs cas d’agressions et de harcèlement sexuel au sein de clubs demeurent inconnus. Ces affaires sont, au moins, ignorées des médias et du public, au pire, étouffées par les associations sportives. Aujourd’hui, la parole des victimes se libère progressivement. Les conséquences, elles, perdurent.
Les habitantes de Lannion peinent à trouver des clubs sportifs prêts à les accueillir. Seules les passionnées de foot peuvent compter sur une structure. Les autres doivent traverser le département. Les sportives regrettent que le développement du sport féminin ne soit pas à l’ordre du jour des politiques publiques.
Changement des corps, socialisation genrée dans la pratique sportive et appropriation masculine des clubs : autant de raisons qui poussent les adolescentes à arrêter le sport durant la puberté. Ce décrochage, que l’on ne retrouve pas chez les jeunes garçons, se poursuit à l’âge adulte.